texte rédigé par les architectes
crédit photos Cyrille Weiner
Imaginé comme un maillon clé de la mobilité durable à l’échelle de la métropole rennaise, le Parc relais et Gare Bus Cesson-Viasilva vient s’intégrer comme catalyseur urbain dans le nouveau quartier d’Atalante ViaSilva à Cesson-Sévigné.
Le projet, conçu pour devenir le support du développement des nouvelles énergies, a été pensé pour le confort de ses usagers. Dans une écriture architecturale positionnant l’équipement comme un pôle d’attraction dans le quartier, et sous son aspect d’infrastructure, il se présente comme un dispositif structurel ouvert et flexible.
Le parking au cœur de la ville durable
«Réinventer un espace urbain partagé, qui soit à la fois agréable et efficace pour tous, est un enjeu majeur des années à venir. Le stationnement est conçu pour s’intégrer parfaitement dans un ensemble, en connexion directe avec les différentes formes de mobilité qui concourent au dynamisme de la vie urbaine. Le parking est imaginé comme un des maillons clés de la mobilité. Il s’agit d’en faire un lieu ouvert, connecté à son environnement, en proposant des services et une expérience positive aux utilisateurs.»
Le pôle multimodal est constitué de deux édifices intimement liés et aux fonctions spécifiques. Sur le boulevard des Alliés un bâtiment à l’emprise triangulaire et aux angles arrondis accueille les voitures jusqu’au parc relais par une passerelle. Recouvert de tasseaux métalliques verticaux, il héberge également un grand local vélo. Le second bâtiment présente une géométrie oblongue rappelant le cirque romain antique. Il héberge les plateaux de stationnement au-dessus de la gare de bus. Le vaisseau recouvert de lames de verre renvoie à la fois à l’imaginaire de l’infrastructure et à celui de l’équipement ou du bureau.
«Nous proposons de travailler sur l’empreinte carbone et son impact sociétal depuis la construction jusqu’à l’exploitation du parking. Ce travail permet une intégration plus douce du projet dans son environnement et répond aux enjeux de développement durable des villes et acteurs économiques. Le parking héberge sur son toit une centrale photovoltaïque de plusieurs centaines de mètres carrés, des emplacements pour voitures électriques, des éclairages basse consommation, et une infrastructure de recharge des bus électriques se met en place pour 2025. Sous son aspect d’infrastructure le projet est un dispositif structurel ouvert et flexible pouvant être recloisonné et même accueillir des extensions. Il a pour ambition de renouveler l’image d’un parking périurbain.»
Une structure à l’échelle de l’équipement
Le projet évolutif est composé d’une structure en béton permettant une parfaite évolutivité des espaces. Une trame généreuse aux grandes portées offre un vaste champ d’organisation et de configuration. «L’enjeu de faire fonctionner une gare de bus sous un parking nous a amenés à définir une trame structurelle de 15m pour laisser passer entre les poteaux les larges voies d’accès. Cette trame est reprise aux étages de manière à offrir un confort optimum aux usagers».
Le bâtiment parc relais est composé de deux registres. Le premier ancre le projet au sol grâce à la colonnade de la gare de bus. Son horizontalité accompagne l’espace public et ses poteaux monolithiques rappellent la structure du futur métro. Le second registre est un ruban de lames de verre qui coiffe le volume bas et qui est dédié au stationnement. Il est ouvert, largement ventilé, tout en filtrant visuellement les voitures garées ainsi que l’aspect technique du parking. Les façades sobres et élégantes se retrouvent en balcon sur la ville.
Proche de la station de métro, un noyau de circulation verticale s’insère entre les poteaux. Il intègre trois ascenseurs et un escalier monumental. Vitré au rez-de-chaussée pour assurer la fermeture, il est totalement ouvert aux étages, accueillant les visiteurs. Le projet met en avant sa structure dont la matérialité minérale s’exprime par des bétons préfabriqués ou coulés en places, avec une palette d’aspects brute, lisse et matricé. Le bâtiment principal est recouvert de lames de verre opalescent et le plafond de la gare bus traité en lames de bois mélèze. Bâtiment signal pour l’usager, le pavillon d’accueil est plus bas et totalement à l’air libre. Sa structure est une charpente métallique recouverte de tasseaux en aluminium anodisé posés à claire-voie. Ce bardage fonctionne comme un filtre léger, assurant une lecture claire du bâtiment.
Organisation fonctionnelle
La partition du programme, gare de bus et parc relais, offre une lecture simple et identifiable du fonctionnement de l’équipement. «Nous avons privilégié un dispositif qui permet une ascension plus douce pour chercher une place, et une évacuation plus rapide des véhicules, avec le confort d’une circulation en sens unique d’une largeur de 6m. Les façades présentent ainsi un ruban ascensionnel continu qui ceinture le bâtiment, rappelant le rôle de catalyseur urbain donné à l’infrastructure.»
L’accès et la sortie du bâtiment parc relais se font exclusivement par deux rampes distinctes qui mènent du pavillon d’accès au premier étage. Les accès aux autres niveaux se font à l’intérieur du parking. «Nous avons privilégié des voies à sens unique d’une largeur de 6m pour circuler dans le parc relais, à la fois pour simplifier l’orientation de l’usager, pour faciliter le stationnement sans gêner les autres véhicules, et pour faciliter les situations de croisem*nt des véhicules qui descendent. Le parcours dans le parc relais est intuitif pour les usagers afin qu’ils puissent trouver une place de stationnement le plus facilement possible».
Telle une ligne tendue dans le paysage, le bâtiment infrastructure cherche à dépasser sa fonction en se démarquant d’un parking classique par le traitement de ses façades et son organisation.
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Maîtrise d’ouvrage: TRAJECTOIRES (anciennement SEMTCAR) / RENNES METROPOLE
Architectes: ateliers O-S architectes
Programme: Parc relais de 815 places (17 places PMR et 40 places avec recharges électriques) – gare de bus (12 arrêts) – Pavillon d’accueil (local gardien + parc vélos 100 places)
Surfaces créées: 26 000 m² (parking) + 6 200 m² (gare bus)
Coût des travaux: 21 100 000 € HT
L’agence
Créés en 2007 après une rencontre et expérience à Rotterdam (OMA, West8), les ateliers s’organisent autour des trois associés Vincent Baur, Guillaume Colboc et Gaël Le Nouëne. Attachés à maîtriser l’ensemble de la chaîne de production, de l’image au dessin, du plan à la fabrication, inscrits dans une approche néo-artisanale du projet consciente et responsable, les ateliers développent des opérations d’intérêt public, du logement social à l’équipement culturel. Justesse de l’échelle, interaction sociale et spatiale, politesse, courtoisie caractérisent leur production. Partisans d’une architecture évolutive et non figée, les architectes sondent et dévoilent les potentiels d’usages et d’activité qui sont le propre des lieux. Cette approche produit des bâtiments qui recèlent des trésors de potentiels et des spatialités inattendues, tout en s’inscrivant dans une distinction sans ostentation qui relève de l’alchimie.
Principales distinctions
2021 Lauréat des Trophées Eiffel pour l’école du Lac de Lugrin
2019 Prix de l’Architecture et de la Construction Durable en Val d’Oise CAUE 95 catégorie équipements publics
2018 Prix du public Regards sur l’architecture et l’aménagement CAUE Bourgogne-Franche-Comté catégorie Habiter ensemble
2017 «Honorable Mention» concours international pour la construction du concert hall de Kaunas (Lituanie)
2014 Lauréats 40 under 40 – prix européen de la jeune architecture
2011 Nominé équerre d’argent LE MONITEUR «première œuvre»
Photographies ©Cyrille Weiner
